dimanche 20 mars 2011

Une grenouille à Zone Franche - témoignage



Alaric, notre héros du jour


Il était une fois un membre de CoCyclics armé d’un billet de train, d’un sac à dos et d’un plan. Les yeux brillants et le sourire aux lèvres, il s'en fut en quête du festival de Zone Franche. On lui avait dit qu'il y trouverait le premier stand CoCyclics. Hélas, à peine arriva-t-il à la gare de Bagneux le vendredi matin, que son plan lui fut arraché des mains par le souffle d’un train de passage. Son histoire commençait fort mal. Toutefois il ne désespéra pas. Il téléphona à une amie qui lui indiqua le chemin à prendre. « Tant pis si ma carte s’est envolée. Il me reste mon sac à dos, les conseils que l’on m’a prodigués et mes petits petons » raisonna-t-il, optimiste. Et une poignée de minutes plus tard, il arriva à destination.

Quelle ne fut pas sa surprise de traverser une bouche gigantesque de la taille de celle de Gargantua marquant l’entrée du festival. La langue, spongieuse, se déroulait à même le sol tel un tapis rouge. Elle s’enfonça sous son poids.

« Mon dieu, que ce doit être douloureux de se faire piétiner ainsi les papilles gustatives ! C’est un sort peu enviable que l’on t’a réservé. » dit-il à la porte. Mais il en fallait bien plus à cet intrépide voyageur, pour qu’il renonce à retrouver d’autres membres du collectif.

Un homme affublé d’une longue cape l’accueillit fort aimablement. Il lui indiqua sa destination : « CoCyclics ? Bien sûr ! C’est au fond, près de la buvette ». Cet endroit avait-il été choisi par la providence ? En tout cas, l’emplacement était idéal : il permettrait de se sustenter, tout en se désaltérant agréablement. « Ainsi, personne ne souffrira de déshydratation » pensa notre ami ravi. Sans compter que les conférences se dérouleraient à un saut de dahut. Même derrière leur stand, les grenouilles n’en perdraient pas une miette.

« Que de monde devant la buvette ! S’exclama-t-il en arrivant à destination. Mais… ce sont les grenouilles ! » Sentant son cœur battre à tout rompre, il courut rejoindre ses camarades. Et c’est ainsi qu’Alaric, car c’est bien de lui qu’il s’agit ici, humble intervenant, retrouva la Mare, IRL comme on dit.


Stand CoCy, avec Blackwatch et macalys

Après de chaleureuses effusions et quelques éclats de rire, l’installation du tout premier stand CoCyclics reprit. Tout le monde mit la main à la pâte. On y trouva bientôt, tout ce qui faisait l’âme de CoCyclics.

Le guide CoCyclics et un autre sur la typographie, les fameuses Aventures de Robert, une revue-conseil du blog de Tonton Beorn et mille autres grenouilleries l’incitèrent à la méditation. L’espace « coups de cœur » et ses romans francophones aux couvertures colorés le ravirent. « Depuis le temps que je me promets d’en acheter certains… » pensa-t-il en jetant un coup d’œil vers les stands des petits éditeurs, à quelques pas à peine de là.

Il eut également la surprise de découvrir des goodies : des magnets, des autocollants, des tatoos et des badges. « Le badge Super Grenouille est irrésistible ! Quelle élégance ! » S’exclama-t-il tout en s’en achetant un.

Les chocolats posés là le convainquirent de s’assoir quelques instants derrière le stand. Mais c’était un piège ! Aussitôt les permanents disparurent à la première table ronde à laquelle participait le collectif : « Agents littéraires et auteurs, comment travailler ensemble ? ». Elle était animée par Jacques Baudou, avec la participation de Syven, Garulfo, Juliette Joste et Stéphane Marsan. Alors que Garulfo et Syven apprivoisaient micros et auditoire, le nouveau représentant s'installa, fermement décidé à remplir son rôle de grenouille informatrice.

Ce qu'il fit avec grand plaisir. Du matin à l'heure du thé, ça n'arrêtait pas. Il était constamment sollicité, mais dut bien admettre qu’il adorait ça. Échanger et expliquer en quoi consistait la Mare le remplissaient de joie. De plus, il trouvait fort amusant de vendre les goodies, le Grimoire Galactique des Grenouilles et les adhésions à l’association Tremplins de l’Imaginaire. Il ne put se détacher d’un sourire de ravissement de tout le salon.

Stand CoCy : Nadia Coste, Célia et Alaric

Vinrent ensuite la soirée et le premier restaurant du week-end. Il partagea un repas mexicain avec ses amis et quelques nouvelles têtes. Ce moment privilégié fut des plus conviviaux. Entre les éclats de rire et des discussions plus qu’animées, le temps fila à toute vitesse. « J’ai l’impression que je viens juste de m’assoir. Devoir repartir maintenant est trop cruel ! » Pourtant, il se força à quitter cette agréable assemblée afin de prendre le dernier RER.


Le lendemain en début d’après-midi, il rejoignit ses camarades. Certains visages lui parurent fatigués, mais tous rayonnaient du plaisir de se revoir.

Le samedi fut encore plus riche en rencontres. Le stand était constamment pris d’assaut par les curieux. Le jeune homme décrivit un nombre incalculable de fois les principes de la bêta-lecture et l’absence de frontières de CoCyclics. Certains auteurs en herbe semblaient trouver dans ses explications et dans le collectif quelque chose qu’ils cherchaient depuis longtemps, isolés dans leur écriture. Des yeux brillèrent, des mains tremblèrent d’excitation, et des cartes de visite furent échangées. Il en fut tout ému. Il sut alors qu’ils en reverraient certains sur la Mare.

Au bout d’un moment, le stand arriva à court de GGG. « Il n’y en a vraiment plus un seul ? C’est incroyable ! Deux cents exemplaires en quelques mois… vivement la réimpression. »

En même temps qu’il tenait le stand avec des collègues aussi charmants les uns que les autres, il se persuada qu’il valait mieux attendre le lendemain avant de faire le tour du festival. Son sac à dos ne supporterait pas une quantité excessive de livres.


« Quoi ? Qu’est ce que j’entends ? On vient de remettre le prix Zone Franche 2011 concernant les nouvelles, et ce sont trois grenouilles sur le podium ? Mais c’est proprement hallucinant ! » S’exclama-t-il en sautant de joie. Il prit le temps de féliciter les lauréats : Anthony Boulanger et Marie-Anne Cleden. Philippe Deniel était malheureusement absent.

La nuit tombant, il se résolut à sortir du festival après un pot avec tous les professionnels présents à Zone Franche. Cette fois, ce fut devant des sushis et sashimis que les grenouilles se réunirent. Des génériques de dessins animés furent mal chantés et, une nouvelle fois, la bonne humeur et le partage primaient sur le reste.

Silène et Beorn

Comme le soir précédent, ce fut un véritable déchirement de devoir quitter une si agréable compagnie. Mais le RER n’attendrait pas. Fourbu mais souriant, Alaric s’endormit, des rêves SFFF plein la tête.


Il profita du troisième jour du festival de Bagneux pour visiter les stands des éditeurs. Avec Blackwatch et Célia, il parcourut les rangées à la recherche de steam-Punk tout en faisant l’article de CoCyclics. Il s’était découvert une âme de commercial, et cette dernière le titillait dès qu’elle le pouvait.

Enfin, après quelques achats et dédicaces, il se dépêcha de s’assoir parmi les spectateurs de la prochaine table ronde : « l'aide aux jeunes auteurs : le collectif CoCyclics » animée par Stéphanie Nicot et avec la participation de Paul Beorn, Nadia Coste et Silène, ainsi que Magali Duez et Stéphane Marsan.

Avec des compliments comme : « miracle de la littérature », « utopie devenant réalité » ou « initiative unique au monde », notre grand garçon eut bien du mal à retenir une larme tant il était touché.

« Que de chemin parcouru depuis 2006 ! CoCyclics tient désormais un stand dans un festival. Le collectif est reconnu pour son sérieux et la qualité de travail de ses auteurs et de ses bêta-lecteurs. Des éditeurs nous font confiance, et s’associent en partenariat. Qu'est-ce que je suis heureux de faire partie d’une telle organisation ! Snif, snif ! »


Mais le temps ne s’arrêta pas pour autant. Il dut se séparer à contre cœur de tous ses amis. Après quelques au revoir déchirants, sur le chemin du retour, il avait l’impression d’être sur un nuage. Et dans sa tête, il ne pouvait s’empêcher de se remémorer cet incroyable festival.
« Il était une fois une grenouille sur un nénuphar… »

Syven

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